Francis Dénat
Au début était le titre !
Une vie de bonheur, Les mémoires du petit colibri, Il est là Jano ?, Évadée de tout sauf de l’enfance… Comment naît un titre de biographie ?
Claude, un homme particulièrement enjoué et qui considère que sa vie n’est que bonheur, a trouvé « son » titre avant même de commencer la moindre phrase ! Isabelle, elle, travaille d’arrachepied à ses mémoires qu’elle écrit elle-même. Elle a en tête le rôle a priori si dérisoire du colibri qu’elle développe cet aspect dans un des chapitres, son titre en sera inspiré. Anny, est la femme de Claude, et tous les deux se complètent bien. Elle a raccroché ses chaussures de cycliste à soixante-dix-huit ans, après avoir gravi tous les cols des Pyrénées et des Alpes, alors qu’elle savait à peine faire du vélo à quarante ans. Son titre : En avant, toujours !
À chaque écriture d’un récit, la question du titre vient vite percuter l’imagination. Parfois même cette question inquiète le narrateur, notre rôle est de le rassurer et de le conseiller.
D’abord « s’inspirer » !
Est-il possible que cette première page de couverture reste vierge de titre ? Bien sûr que non ! Peut-on être en panne d’inspiration, bien sûr que oui ! Mais tous, Anny, Claude, Isabelle, Marie-Claire, Morgane, Jano… ont capturé une idée, l’idée de fond, au début plutôt basique. Puis chacun relit les pages déjà produites et se projette dans le futur récit. Doucement, une personnalité, une histoire, une anecdote, un lieu et un personnage émergent. L’idée de fond s’impose, ne reste plus qu’à en faire un titre.
Titre cohérent ou titre accrocheur ?
De tous les titres inventés avec ou par nos sympathiques narrateurs, pas un ne leur ressemble pas. Une des voies la plus simple est de rester en cohérence avec sa propre image. Notre offre de service fondamentale est d’écouter au cœur, en si grande proximité que si on nous questionne sur le titre du livre, la proposition sera comme tout le reste : proche de cet humain qui partage tant de choses avec nous.
C’est ainsi qu’en déroulant son histoire, j’ai rappelé à Jano cette anecdote enfouie : une interpellation incessante à sa porte, à tout moment de la journée, même quand il avait fini de réparer les vélos de ses clients : « Il est là Jano ? » Toute sa vie il a répondu présent pour aider. Quel meilleur titre ? Surprise finale, ses enfants ont ajouté un clin d’œil, un jeu de mots qu’il a découvert avec joie sur le bandeau du livre le jour de la livraison !
Le reste est une affaire de conseil, le curseur étant à mettre entre « évocation du moi » et « formule courte ».