Pascal Chapolin biographe en Loire Atlantique


Pascal Chapolin

La vie d’après

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Que deviennent ces récits de vie auxquels nous prêtons notre plume pendant plusieurs mois, quelquefois un an ou plus ? Quel usage en font nos clients au final ? Sont-ils rangés dans une bibliothèque, posés sur une table de chevet, les ont-ils relus, distribués ? J’ai voulu savoir. Alors j’ai téléphoné à l’un de mes clients, Michel, et sa réponse m’a surpris.

« Il est toujours bien vivant ! Déjà, figure-toi qu’on a entrepris de le reparcourir avec Anita [sa femme]. J’avais oublié de raconter des choses. D’autres souvenirs me sont revenus. On l’a retravaillé au deux tiers… et on a laissé tomber. Pour l’instant. On fera peut-être appel à toi pour sa réédition ! Et puis, la version originale circule. Toutefois, je la distille au compte-gouttes. Je ne veux pas étaler ma vie. Mais à des gens dont je crois que sa lecture peut être utile, je le prête volontiers. Ce n’était pas sa vocation première, mais c’est la vie qu’il a aujourd’hui. Et moi, il m’a permis de tourner la page ».

Michel fait partie de ces gens dont la mémoire me bluffe. Il a d’ailleurs sa théorie : « L’enfance et l’adolescence sont des périodes où l’on ne se préoccupe guère de l’avenir et encore moins du passé. Dès lors, je crois que nous mémorisons mieux les événements. Ils s’inscrivent dans notre cerveau sans trop d’encombres. Il me semble aussi que le temps passait moins vite, que tout était au ralenti… » Son histoire est celle de ses dix-sept premières années au fin fond de la Vendée dans les années 60, faites de liberté et de labeur. Jusqu’à ce grave accident de mobylette où pendant cinq longues années – rééducation oblige – le temps a plus que jamais suspendu son vol.

D’ailleurs, son livre « avait commencé à s’écrire tout seul. Dans ma tête. À l’hôpital. Je n’avais pas des visites tous les jours, loin de là. J’ai eu le temps de réfléchir… » Et je l’ai donc aidé à finir ce livre, il y a cinq ans jour pour jour. Un livre qui continue de s’écrire, un peu comme la vie !