Florence Baie
Marelle !
Sans doute parce que j’y porte un intérêt particulier… Parce qu’écrire pour autrui, c’est non seulement un peu entrer dans son histoire (pour ne pas dire dans sa peau), mais également dans celle(s) de tant d’autres personnes !
Avec amusement, il m’arrive de temps en temps de constater à quel point certains éléments d’ordre généalogique me restent en mémoire. C’est que, dans le fil de la discussion, il faut avec finesse et rapidité saisir certaines nuances : l’importance par exemple de la branche familiale X sur la branche Y ; et quel était déjà le prénom de ce cousin au second degré ? ; « Figurez-vous que son père était le frère de l’oncle du voisin. Vous savez ? Celui avec qui la tante Jeanne s’est mariée ! » Une pelote de liens se déroule sous mes yeux, s’enroule à votre histoire et tisse la trame de votre vie. Une marelle de relations sur laquelle j’avance à petits pas, poussant du bout du pied le galet de ma compréhension. Oncle André ? Oncle Ernest ? Mais non, bien sûr ! C’était l’oncle Jacques !
Demain, j’ai rendez-vous avec l’un de mes narrateurs. Comme avant une interro, je l’avoue, je vais réviser ! Mais il est probable qu’ensuite et pour longtemps je saurai que le fils du frère de la grand-mère s’appelait Louis, qu’il a eu trois épouses et quatre garçons dont l’un, « figurez-vous… »
Être biographe, c’est écrire bien entendu. Mais c’est aussi assurément avoir du goût pour les histoires !