Pierre Nozières biographe Nantes


Pierre Nozières

Quand la trajectoire d’un témoignage professionnel croise le sillage des gaz à effet de serre…

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Depuis que je l'assiste dans l'écriture de son livre, mon client, pilote de ligne, s'évertue à me faire comprendre la vie à bord d'un avion.

Les meilleures explications étant dans la démonstration, il propose que je vienne m’en rendre compte en situation de vol. « Quand pourras-tu m’accompagner ? »

Quelques jours plus tard, je suis son invité personnel dans le cockpit d’un A320, pour une rotation aller-retour vers Barcelone.

Parfois, l’écrivain privé s’enhardit à taquiner le narrateur

À destination, au terme de l’inspection rituelle de l’aéronef avant redécollage (dans laquelle, épaté, je l’ai accompagné), je pose à mon hôte la question qui fâche :

– pour ce voyage, combien avons-nous consommé de kérosène ?

Il plonge dans ses cadrans :

– 1,2 tonne soit environ 1 500 litres.

Je suis atterré…

Le commandant, qui s’attendait à ma réaction, développe alors un intéressant calcul par règle de trois :

– Aujourd’hui, l’avion était plein. Qu’aurait exigé l’acheminement par la route de ces 160 passagers ? Sur un trajet de 1 100 kilomètres, en admettant que les voyageurs aient covoituré par quatre, ces quarante véhicules auraient consommé chacun 70 litres de carburant. Grosso modo : 40 x 70 = 2 800 litres. Alors ?

Hum… On ne peut qu’acquiescer, même s’il demeure que, par comparaison avec le transport ferré, l’avion « décarboné » n’est pas pour demain.

Une problématique que mon client ne se prive pas de développer dans son livre, qu’il lui a plu de présenter sous forme de roman. Un ouvrage au demeurant passionnant, par l’abondance d’informations sur le fonctionnement des avions, les anecdotes de cabine, les aventures aux escales, la solidarité entre navigants, et surtout les innombrables redondances de sécurité.