Catherine de Seine
Raconter son histoire de vie : du projet au passage à l’acte
Une femme, 65 ans, exerçant un métier dans le domaine de la santé mentale, se décide à sauter le pas : mettre des mots écrits sur ses propres blessures.
Un petit tour d’observation
Le printemps approche. Elle vient une première fois en reconnaissance à l’automne dernier, voir si le lieu qui recevrait peut-être sa parole intime l’inspirerait, si l’interlocutrice aurait une sensibilité au diapason pour transcrire la matière de sa vie.
Elle voit un lieu de lumière, dit-elle, où le dehors et le dedans s’entremêlent. Comme un ‘signe’, un petit caillou blanc sur son chemin, confortant son instinct et son choix, elle pour qui la lumière, dans tous les sens du terme, est essentielle. Un signe rassurant de bienvenue, assurément.
Les sédiments de la mémoire s’agitent
Elle prend l’hiver pour y réfléchir. Un temps qui agit souterrainement, pendant lequel son envie de raconter active les sédiments de sa mémoire. Et lui donne le désir d’accomplir ce projet qui est en elle depuis longtemps. Elle retourne la terre de son existence comme on laboure un champ, cultivant le questionnement sans relâche, année après année, pour transformer… en fait : se transformer.
En route pour une aventure singulière
La voici de retour, à l’orée du printemps, la saison qu’elle adore, prête à s’embarquer dans cette aventure singulière, et à arpenter les chapitres de son vécu. Elle pose son regard de peintre sur le fleuve à proximité, presque à portée de main, une invite à la méditation. Elle goûte les reflets mouvants de la lumière sur l’eau, sa couleur changeante, en même temps que la constance de ce flux puissant, intemporel et irréversible. Les étendues d’eau lui sont familières : les innombrables étangs de la Sologne sont le paysage de son enfance. « Nous ne sommes faits que de reflets. » Une réalité, une infinité de facettes, insaisissables.