Chantal Le Nédic écrivain Bretagne


Chantal Le Nédic

Retour en Bretagne

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Quelle bonne idée d’avoir entrepris la rédaction de ma biographie. Moi qui croyais que ma vie ne méritait pas un livre. Je me suis trompée ! Au-delà de mon parcours de vie, je me suis réjouie de replonger dans le passé et de profiter de cette expérience exceptionnelle, source d’émotions heureuses.

Extraits des Mémoires de jeunesse de Jeanne E.

Nous avions une maison de vacances en Bretagne. Mon grand-père, Georges, s’était acheté une petite maison de pêcheurs à La Trinité-sur-Mer, un penty, où il aimait passer ses étés. Il nous en parlait tout le temps, si bien que mon père, curieux, lui rendit visite. Lui aussi tomba sous le charme de cette lande bretonne et de ses pins maritimes descendant vers le rivage. Il décida d’y acheter un terrain situé face à la mer et y fit construire une maison. J’y ai passé toutes mes vacances d’été avec mes parents et mon frère Pierre.

De merveilleux souvenirs !

La première fois que nous nous y sommes rendus, je devais avoir sept ans. Cette année-là, j’ai découvert la mer, j’en garde un souvenir ému. Le matin, nous descendions tous sur la plage où mon père nous apprenait à nager. Avec Pierre, nous nous sommes découvert une passion commune, la pêche à pied. À marée basse, vêtus de cirés et chaussés de bottes, l’épuisette sur l’épaule, le seau et le râteau à la main, nous descendions sur la grève pêcher la palourde, la crevette ou l’étrille. À notre retour, maman cuisait les crustacés et papa ouvrait les coquillages et nous nous mettions à table.

Un vent de liberté !

Mon père avait acheté un petit voilier pour s’adonner à la pêche en mer. Il était fier de savoir naviguer et tenait à nous transmettre son savoir. Lorsque nous partions en mer, il venait nous réveiller à quatre heures du matin. Encore endormis, nous montions à bord. Sans rechigner, nous suivions les ordres de notre capitaine et parions à la manœuvre, heureux de sentir le vent nous enivrer. À La Trinité, nous étions libres comme l’air. Dès que nous le pouvions, nous prenions nos vélos pour découvrir de nouveaux horizons. Nous profitions pleinement de cette liberté. À la fin de l’été, quand il fallait rentrer, c’est le cœur brisé que nous quittions ce paradis, cet endroit magique avec un seul espoir, notre retour en Bretagne l’année suivante.