Catherine Cachot
Souvenirs polyphoniques
Raconter celui qui n'est plus là... Biographe, j'écris pour que la mémoire reste vivante, pour que les souvenirs continuent d'être partagés, pour faire entendre la voix des autres.
Comment faire quand la voix s’est éteinte ? Voilà la demande qui m’a été faite l’an passé : rassembler les souvenirs de la famille et des amis de Paul, disparu prématurément, afin de les transmettre à ses enfants.
Ils avaient tant à dire !
Je les ai tour à tour écoutés évoquer l’enfance, l’adolescence, les premiers pas de la vie d’adulte, de mari, de père… Pour ce projet « hors normes » ou du moins en dehors des sentiers que j’avais empruntés jusque-là, j’ai dû chercher des moyens inédits de rendre compte de ce parcours mené tambour battant.
Leurs voix mêlées
Forte de la confiance qui m’a été faite lors des entretiens, contaminée par l’énergie qui s’en dégageait, j’ai fait le choix de me concentrer sur les passions qui ont animé Paul tout au long de sa vie : le sport, l’amitié, la fête…
Une autre question de taille se posait ensuite : « qui parle ? » Comment rendre compte de ce parcours ? Passés des essais de narration très ennuyeux, la réponse s’est imposée : EUX ! TOUS ! Ce sont donc douze voix que j’ai mêlées afin d’écrire ce recueil de témoignages et de rassembler les souvenirs pour les enfants de Paul. Se rappeler ensemble à quel point il avait été doux d’être « jeunes, ensemble, dans les années deux mille, dans le Sud-ouest de la France, avec autant de talent et de goût pour la vie. » Je me suis donc effacée, leur donnant la parole à tour de rôle pour mener à bien leur projet : dire quel fils, frère, cousin… quel ami il était. Dire qui a été « leur Paul ».
À titre personnel, ce projet aura marqué mon parcours : ouvrage collectif, recueil posthume, ce livre montre s’il en est besoin que la biographie peut prendre différents visages et qu’il y a bien des façons de se souvenir.